Sortie "A la recherche des médaillons Arago ... sur la méridienne de Paris"

Date : 4 mars 2001
A la recherche des médaillons Arago...sur la méridienne de Paris

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Résumé

A la recherche des médaillons Arago...sur la méridienne de Paris

Nous étions 24 ce dimanche 4 mars, malgré la pluie, les yeux fixés sur le sol à la recherche des médaillons Arago, petits disques en bronze de 12 cm scellés dans le sol, tout le long d'une ligne imaginaire où l'ombre d'un bâton est la plus courte à midi, quand le soleil passe au méridien ( meri-dies, milieu du jour).

La méridienne de Paris passe par l'Observatoire et a été dessinée pour la première fois en 1669.

Certains ont marché vite, d'autres ont flâné, les jeunes étaient en roller... mais si le groupe s'étalait par moment, il se retrouvait facilement. Tantôt au Palais Royal, tantôt à la pyramide du Louvre , puis au Luxembourg, puis au square Marco Polo pour finir à l'Observatoire où nous avons visité l'exposition « temps mesurés, temps démesurés », sans avoir négligé le temps du repas (mesuré ou pas ??) : le patron de la brasserie « saint Michel » au Boul'Mich avait ouvert ses portes spécialement pour nous.

Très bonne ambiance, redécouverte de Paris et de ses richesses, expérience à renouveler...

Les visites - L'observatoire de Paris

Le méridien

Jusqu'en 1884, c'est le méridien de Paris qui fut, pour tous les marins français, le méridien origine, comme il le fut pour les géographes et les voyageurs. La « méridienne » de France passe par le centre de l'Observatoire de Paris et traverse la France du nord au sud, sensiblement de Dunkerque à Perpignan.

Sa construction a commencé en 1669, deux ans après la fondation de l'Observatoire de Paris et est achevée en 1718, grâce à Jean-Dominique Cassini (1625-1712), premier directeur de l'Observatoire, à son fils Jacques Cassini (1677-1756), et à Philippe de la Hire (1640-1718).

Elle est remesurée en 1792-1798, à la demande de la Convention, par Delambre et Méchain, afin de servir de base à la détermination de la longueur exacte du mètre (en 1799), défini comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre. C'est à partir de cette détermination que fut construit le «mètre étalon» déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres, et détroné aujourd'hui par les mesures extrèmement précises des longueurs d'ondes atomiques effectuées au laboratoire.

Arago et Biot prolongent ultérieurement les mesures de Delambre et Méchain jusqu'aux Baléares.

Le mètre défini en 1799 est la base du système métrique décimal créé par la Convention en 1795... Et il restera la base du «Système International» (SI) d'unités créé en 1960, réalisant le voeu de ses créateurs révolutionnaires: «À tous les temps, à tous les peuples».

François Arago (1786 - 1853)

Arago est né à Estagel (dans les Pyrénées-Orientales, alors le Roussillon), petite ville dont son père était le Maire, le 26 février 1786. Il est mort à l'Observatoire de Paris, le 2 octobre 1853.

François AragoArago enfant fut sans doute conquis à l'astronomie par la visite à Estagel de Méchain. Ce dernier avait été chargé en 1792, avec Delambre, de mesurer la méridienne de France (à Méchain le sud, à Delambre le nord...!). En 1806, il est chargé d'achever la prolongation de la "méridienne" de France jusqu'aux îles Baléares. L'opération géodésique est suivie d'aventures périlleuses, qui le font passer pour mort: fait prisonnier par des pirates, il était détenu dans les prisons du Bey d'Alger... Mais l'opération était terminée. À son retour en France, en 1809, il est élu à l'Académie des Sciences. Il a 23 ans. Il en deviendra le Secrétaire perpétuel, le Président... Il s'installe à l'Observatoire de Paris où il vit désormais et dont il devient vite la figure marquante. Il y devient directeur des observations en 1834 et directeur délégué du bureau des longitudes en 1843. Arago peut être considéré comme le père de la vulgarisation scientifique moderne.

La carrière politique d'Arago commence en 1830. Élu et réélu député des Pyrénées-Orientales, puis de Paris, il restera parlementaire jusqu'au coup d'État de 1852.

Ses convictions ardemment républicaines le poussent à participer à la Révolution de 1848 où il exerça d'ailleurs une action modératrice.

C'est lui qui promulgue le décret abolissant l'esclavage aux Colonies. Il préside le Comité exécutif qui exerça le pouvoir du 9 mai 1848 jusqu'à la dissolution le 24 juin: à ce titre, il fut chef de l'État durant 46 jours...

Jan Dibbets

Né en Hollande en 1941, il vit et travaille à Amsterdam. Son oeuvre s'organise autour d'un questionnement sur les mécanismes de la perception et sur la notion de point de vue. il fait partie de la génération des artistes conceptuels qui se fait connaître à la fin des années 60 / début des années 70 par des expositions dans les galeries Konrad Fischer à Düsseldorf, Sperone à Turin, Yvon Lambert à Paris et Léo Castelli à New York.

Des expositions personnelles ont été organisées dans certains des plus grands musées d'art contemporain du monde, en particulier au Stedelijk Museum d'Amsterdam (1972), à l'ARC, musée d'Art moderne de la Ville de Paris (1980), au Walker Art Center, Minneapolis (1987), au Solomon R. Guggenheim Museum, New-York (1987), au Detroit Institute of Arts à Détroit (1987), au Centre national de la photographie, Palais de Tokyo à Paris (1991).

L'hommage à Arago et le projet pour la cathédrale de Blois (création de vitraux) sont les premiers projets de commande publique pour lesquels Jan Dibbets est sollicité.

Le projet

De 1893 à 1942 une statue en bronze de François Arago dominait la petite place de l'île de Sein, où le méridien de Paris coupe le boulevard Arago. Cette statue fut fondue pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'en reste que le socle.

Pour honorer la mémoire de François Arago, l'artiste néerlandais Jan Dibbets a conçu selon ses propres termes un "monument Imaginaire réalisé sur le tracé d'une ligne imaginaire, le méridien de Paris". Le projet se présente sous la forme d'un parcours ouvert à travers la ville, matérialisé par 135 médaillons en bronze de 12 cm de diamètre, fixés au sol le Iong du méridien de Paris, entre le périphérique nord et le périphérique sud.

Les médaillons sont marqués du nom d'Arago ainsi que d'un N indiquant le nord et d'un S indiquant le sud orientés dans l'axe du méridien. Le socle est conçu comme le centre à partir duquel I'oeuvre s'étend dans deux directions opposées. Cet hommage à Arago constitue une réponse nouvelle délibérément non monumentale, à l'idée d'hommage. Elle rompt avec le schéma traditionnel de la statuaire commémorative et répond à la question: "Comment faire un monument à la fin du XXe siècle".

Jan Dibbets a en effet choisi de ne pas concentrer son intervention sur le seul socle mais d'intervenir à l'échelle de la ville tout entière. Volontairement les médaillons se lient complètement aux endroits où ils sont posés, jardins, passages couverts ou chaussées avec leurs bouches d'égout et de gaz, La perception d'ensemble de I'oeuvre reste, et doit rester, virtuelle, aussi idéale que l'est le méridien lui-même. Avec en mémoire les recherches menées à l'époque d'Arago sur le système métrique, cette démarche revêt une pertinence particulière.



Localisation des médaillons le long du méridien de Paris, du nord au sud

Voici la liste officielle des emplacements des médaillons que vous êtes susceptible de rencontrer sur votre chemin (en réalité certains ont disparu, ...soit arrachés, vous trouverez alors leur empreinte, ...soit recouvert de bitume...), mais il en reste suffisamment pour rendre la promenade agréable !! Bonne recherche !!!

XVIIIe arrondissement

IXe arrondissement

IIe arrondissement

Ie arrondissement

VIearrondissement

XIVe arrondissement


Photos

Le groupe au complet devant les grilles de l'observatoire
Le groupe au complet devant les grilles de l'observatoire
La statue de Le Verrier
La statue de Le Verrier
La pause déjeuner
La pause déjeuner
La pause déjeuner 2
La pause déjeuner 2
La pause déjeuner 3
La pause déjeuner 3