Est-ce qu'un jour, l'homme pourra construire un vaisseau spatiale qui pourra parcourir une distance à la vitesse de la lumière afin de partir étudier au-moins les galaxies les plus proches ?


Date : 12 juillet 2006


Merci à Lamia pour cette question.

On peut répondre ceci en première approximation ...

D'ici le milieu du XXIème siècle, on devrait commencer à voir des détails, à l'échelle des continents, sur la surface des exoplanètes de la taille de la Terre avec les futurs télescope en développement aujour d'hui.

Mais on ne pourra pas voir les détails sur la surface des continents.

Comment aller au-delà ? La seule solution sera une exploration in situ, analogue à celle qui se pratique dans le système solaire avec les sondes d'exploration. Mais cette perspective se heurte elle-même à de sérieux obstacles.

Désamorçons un mythe : la téléportation (permettant de se rendre à distance instantanément comme dans les films de science fiction) ne sera d'aucun secours puisque pour téléporter un objet entre un endroit A et un endroit B, il faut déjà que deux personnes se trouvent effectivement en A et en B.

La seule solution sera d'aller sur place. Mais il y a alors deux contraintes à vaincre :
1) La propulsion Si on veut aller en un temps raisonnable vers une planète au voisinage des étoiles les plus proches à 4 années lumières, disons en 40 ans, il faudra atteindre une vitesse valant le dixième de celle de la lumière.
Cela suppose des moyens de propulsion, nucléaire, posant de sérieux problèmes de sécurité.

2) L'hostilité du milieu interstellaire
Le milieu interstellaire n'est pas le "vide intersidéral" dont parle la littérature. Sa densité moyenne est de 1 atome d'hydrogène par cm3. C'est un mélange de gaz et de petits grains de "sable" appelés "poussière interstellaire". Un grain de 0,1 mm de diamètre qui heurte un vaisseau à une vitesse de 0,1 fois la vitesse de la lumière fait autant de dégâts qu'une voiture lancée à 100 km à l'heure. Pour un grain de 1 mm, la vitesse équivalente de la voiture est de 3600 km/h. Il faut donc, ou bien déployer des moyens considérables pour se protéger de tels chocs, ce qui ne fait qu'augmenter la masse du vaisseau et aggraver les problèmes de propulsion, ou bien diminuer la vitesse du vaisseau ce qui augmente la durée de la mission.

Mais y aura-t-il une personne au bout du voyage pour nous accueillir ? C'est une autre histoire !

Merci encore pour cette question à laquelle j'espère avoir répondu.

Jean-Antoine Bloc-Daudé