Cette conférence a été proposée à l'occasion de la Fête de la science qui a eu lieu du 14 au 20 octobre 2002.
Le système solaire a une histoire. Il s'est formé, il y a 5 milliards d'années à partir d'un nuage de matière, qui en s'effondrant sur lui-même a donné naissance au soleil et à toutes les planètes. Ce nuage était constitué essentiellement d'hydrogène et de quelques poussières métalliques provenant des restes de l'explosion d'étoiles massives qui avaient vécu des milliards d'années auparavant et dont l'explosion en super novae avait dispersé dans l'espace local ces matériaux de base dont tous les objets du système sont constitués. Au cours du temps ces matériaux se sont assemblés pour former le soleil et les corps planétaires, et pendant ce processus d'accrétion les bombardements puissants et fréquents au début se sont fait de plus en plus rares au fur et à mesure du "nettoyage" de l'espace interplanétaire.
L'espace interplanétaire est rempli d'une matière qui n'a pas été intégrée dans les planètes ou qui a été dispersée par celles-ci lors de chocs ou de collisions. Cette matière se déplace dans le système solaire au gré des attractions exercées sur elle par les masses des planètes. Cette matière se présente sous la forme de corps solides de taille variée allant de quelques microns à quelques milliers de kilomètres. Ce sont par ordre croissant de dimensions: des gaz, de la poussière minérale ou micrométéorites, des météorites, des comètes et des astéroïdes.
On doit, semble-t-il, au bombardement, l'apport des substances qui ont conduit à l'apparition de la vie sur terre. Au cours des 500 premiers millions d'années de son existence, celle-ci a subi un très intense bombardement météoritique. Durant cette période, des comètes capturées par la Terre ont peut-être apporté de l'eau sous forme de glace, des gaz et des molécules carbonées préorganiques permettant ainsi l'apparition future de la vie terrestre. Certaines météorites contiennent des substances organiques qui se composent essentiellement de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote, des acides aminés constituants des protéines, des hydrocarbures et des composés azotés. De nombreuses molécules organiques ont également été détectées dans les comètes lorsqu'elles s'approchent du Soleil.
Le bombardement par des météorites, des astéroïdes et des comètes a eu sur la terre des conséquences variées qui vont de l'apparition des étoiles filantes à l'explosion dans l'atmosphère des petites météorites jusqu'à la disparition d'une proportion plus ou moins importante des espèces vivantes, causée par la chute de météorites, mais ceci est contesté. Des exemples célèbres de ces effets sont fournis par l'explosion d'une petite comète au début du 20ième siècle au-dessus de la Toungouska en Sibérie orientale. Un autre exemple est celui de l'extinction de 75% de toutes les espèces animales incluant les dinosaures il y a 65 millions d'années à cause semble-t-il de la chute d'une météorite à Chicxulub dans le Yucatán au Mexique. Un autre exemples, également contesté, est l'extinctions massives il y a 250 millions d'années de 90% des espèces animales présentes sur terre à l'époque. Imputer ces disparitions aux seuls effets de chute de météorites est, d'après les géologues, une erreur car les disparitions d'espèces animales ne correspondent qu'une seule fois, dans toute l'histoire de la terre, à la chute d'une météorite (celle de Chicxulub), les autres n'ont jamais été contemporaines de chutes de météorites et doivent plutôt être attribué à de gigantesques coulées de lave, les trapps, qui se sont épanchées pendant des dizaines de siècles chaque fois et qui correspondent mieux avec las dates des disparitions massives d'espèces animales y compris des dinosaures (trapps du Dekkan en Inde). Les impacts produisent un dégagement d'énergie qui à plusieurs effets : onde de choc avec des effets mécaniques dévastateurs dans un rayon cependant limité, production de chaleur qui incendie toutes matières combustibles quelquefois sur toute la surface de la terre, dégagement de poussières chaudes et froides dans la basse et la haute atmosphère obscurcissant le ciel et causant un petit âge glaciaire pouvant durer un millier d'années mais qui ne peuvent expliquer la disparition massive des espèces animales.
L'humanité n'est pas à l'abris de tels bouleversements et certains pays commencent à réfléchir sur les techniques à mettre en oeuvre pour se protéger de ces menaces.